Description et présentation des 4 artistes :
Le cœur du projet est ancré à la résidence de Nicole McDonald-Fournier. En 2023 et 2024, on y retrouve des œuvres en processus, mais aussi un lieu culturel et communautaire qui accueille régulièrement des ateliers participatifs et des expositions environnementales éphémères.
De nature « sculpture sociale »(1), « EmballeToi! dans la vie ! Biodiversité et Forêts nourricières ». s’inscrit dans la continuité de la famille de diverses manifestations, adaptations et reprises du concept et oeuvre « EmballeToi! » qui a débuté en 2012 dans l’arrière-cour de l’artiste Nicole McDonald-Fournier de Saint-Laurent. Initialement, « EmballeToi! » visait à créer des moyens innovants de sensibilisation à la biodiversité et à l’agriculture afin de verdir un milieu, tout en recyclant des rebuts textiles synthétiques. Depuis, celle-ci a conçu et réalisé plusieurs œuvres (des reprises ou des adaptations du projet).
Pour cette nouvelle édition, « EmballeToi! dans la vie ! » consiste en une série de résidences in situ réalisées par quatre artistes multidisciplinaires de quatre différentes générations, toutes issues du milieu des arts visuels, à savoir Marie-Claude Gendron, Michelle Lacombe, Nicole McDonald-Fournier, karen elaine spencer.
Avec une formule de résidences in situ échelonnées sur une année, InTerreArt offre à ces quatre femmes artistes le temps de vivre des échanges à travers leur art, directement ou indirectement dans l’environnement extérieur, ou par des moments structurés avec les résident·e·s, les voisin·e·s et les membres des organismes partenaires du projet. Ainsi, InTerreArt cherche à mettre en dialogue le vocabulaire artistique de chaque artiste et à les soutenir dans la création d’actions et d’interventions performatives qui, par leur réflexion écologique et sociale, réagissent aux lieux à travers les saisons.
Le contact avec le public se fera par l'organisation et la coordination d’activités, y compris des visites des trois lieux qui accueillent les résidences in situ. De plus, lorsque présentes sur les lieux pour travailler, les artistes seront visibles pour des passant·e·s impromptu·e·s. L’art créé par les artistes sera en contact avec la biodiversité, mais aussi avec une mixité de publics : les voisins de InTerreArt, les résident·e·s de Saint-Laurent. Ancré dans un quartier résidentiel, InTerreArt est à proximité et engagé avec les diverses communautés locales.
Les artistes :
karen elaine spencer explore les relations de pouvoir infiltrant le quotidien d’individus, notamment de personnes marginalisées par leurs conditions sociales, au moyen d’interventions éphémères, de peintures, de dessins, d’estampes et de créations orales ou textuelles. Pour « EmballeToi! dans la vie ! », karen propose de commencer par ce qui est déjà en place ; une amitié avec Nicole McDonald-Fournier de plus de 20 ans, un jardin qu’elle a vu s'agrandir et se transformer en une œuvre d'art englobant tout. Karen y élabora sa recherche et sa création in situ, son vécu en tant que corps en mouvement qui s'infiltre et crée des passages entre les jardins extérieurs du terrain de InTerreArt et les lieux intérieurs de la maison. Ces traces photos ou textes ou autres seront des points d'ancrage du projet et à partir de cet « être avec », ses infiltrations. Ces traces seront diffusées au public de Saint-Laurent. De plus, des questions seront posées par karen sur l’amitié et le jardin, par exemple : quel est le rapport de l'amitié à la biodiversité, à l'écologie ? Peut-on parler de l'amitié comme d'une force de diversité, d'une mise en regard d'une altérité ? Jardin ici ne désigne pas simplement ce qui est au-delà des frontières de la maison encadrées par les bornes civiques de trottoir, ici, le jardin s'infiltre et s'empare des territoires physiques, juridiques et civiques.
photo courtesy of the artist karen elaine spencer
Nicole McDonald-Fournier, Directrice / coordonnatrice du projet, commissaire et conceptrice du projet «sculpture sociale», est aussi une des artistes. Elle s’intéresse à comment chaque artiste aborde le corps performatif dans l’environnement en relation avec la biodiversité, la culture et les codes de la société. Elle agira comme souteneuse aux autres artistes tant pour des questions de botanique, que de relation avec des voisin·e·s, des résident·e·s et des partenaires. Elle sera attentive à comment les liens entre l’idée de frontière et de la porosité évolueront. La maison et le terrain de Nicole (InTerreArt) sont le contexte centrale du projet, des lieux où les portes et fenêtres laissent entrer et sortir la biodiversité de plantes et insectes de l’extérieur à l’intérieur et vice versa. Dans ce contexte de biodiversité extérieur et intérieur (à InTerreArt), Nicole réalisera des oeuvres processuelle, à l'intérieur et à l'extérieur sur son terrain à partir de créations existantes et nouvelles expérimentations en processus.
photo de Valérian Mazataud, 22 août, 2023, courtesy of the artist Nicole McDonald-Fournier
Michelle Lacombe poursuit une démarche spécifiquement tournée vers la performance, l’art corporel (body art) et le dessin. Par diverses modifications comme le tatouage ou la scarification, elle remet en question les représentations liées au genre féminin à travers une perspective historique et culturelle. Dans le contexte de résidence, Michelle aimerait travailler de manière plutôt étendue, à travers le territoire. Ce qui l’intéresse le plus concrètement est d’effectuer une recherche autour des arbres public (couleurs, formes, emplacements). Ce projet lui permettra d’apprendre à identifier les arbres urbains et à mieux comprendre la santé physique d’un arbre et sa guérison.
"Le
Cercle" de Michelle LaCombe, Centre d'artistes Verticale 2022, photo
Alexis Bellavance, courtesy of the artist Michelle Lacombe
Marie-Claude Gendron développe une approche multidisciplinaire en arts visuels et en arts médiatiques. Ses projets font la mise en exergue de l’inévitable transformation de l’existant. Dans le cadre de ce projet, elle aimerait explorer la notion de coquille à la fois comme espace liminal et comme espace de protection. Elle souhaite élaborer trois installations in situ évolutives ainsi que des performances qui soient pensées POUR, PAR et AVEC la biodiversité. Les rebuts de jardin, autant végétal que matériel, pourront être récupérés et intégrés dans l’installation évolutive.
FEUX_2023 credit photo Elisabeth Greene, courtesy of the artist Marie-Claude Gendron
(1) Le terme sculpture sociale, créé par Joseph Beuys, inclut l'activité humaine qui cherche à structurer et transformer la société ou l'environnement. Le sculpteur social est un artiste qui crée des structures dans la société en s'aidant de la langue, des pensées, des actions et des objets.
